Retour sur mon parcours, ma découverte des arts martiaux, mon tour du monde, ma vie au Brésil, mes erreurs en tant que combattant et coach de MMA.

Je me présente, je suis Thibault a.k.a Globefighter. Je suis combattant professionnel et coach de MMA immigré au Brésil depuis 2017. J’ai monté il y a 5 ans un camp d’entraînement de jiu-jitsu et de MMA à destination des francophones : le MMA Camp Brazil, localisé dans la capitale économique du pays : Sao Paulo. 

Le 11 mars, je ferai mon retour en France pour un combat à l’Hexagone MMA, l’organisation de Mathieu Nicourt, je ferai face à Helder Fernandes. 

Et voici mon histoire. 

J’ai grandi en banlieue parisienne et la rage et le combat ont toujours fait partie de ma vie : parce que j’étais un adolescent en quête de reconnaissance, parce que j’étais plutôt petit dans un monde où les gens cherchent à montrer qu’ils sont les plus forts, parce que me mesurer aux autres et à moi-même est ancré dans ma personnalité.

Skateboard, mon premier amour sportif.

Skateboard, mon premier amour sportif.

Cette compétition, c’est d’abord dans le skate que je la trouve. J’atteins assez vite un niveau national. Je m’entraîne tous les jours, je drill les mouvements encore et encore, je me blesse : je combats presque déjà. Puis à 15 ans, je me tourne vers le karaté, mais je comprends assez vite que cela ne sera pas suffisant, qu’il manque tout un pan du combat : les mises au sol, les vrais contacts, etc. 

Karaté, mes débuts dans les sports de combat.

Karaté, mes débuts dans les sports de combat.

Je vais m’entraîner partout. À l’ancienne. Sans véritable réflexion. Je deviens la chair à canon pour d’autres athlètes et d’autres coaches pas toujours bien intentionnés. Je suis particulièrement doué pour ls arts martiaux, pour moi, la maîtrise passe par la répétition d’un mouvement, 100 fois, 1000 fois, 10000 fois (ça, je ne l’ai compris que plus tard). 

La vie pour moi suit son cours, professionnellement déjà. Pourtant les sports de combat restent dans ma tête, comme un rêve inavoué d’un gladiateur hors de son temps et qui entend la foule hurler. Il bourgeonne sous la forme d’un voyage autour du monde en quête des meilleures techniques de combat : Globefighter est né. 

Globefighter : en route pour le tour un monde des arts martiaux.

Globefighter : en route pour le tour un monde des arts martiaux.

Cette histoire, je la partage sous la forme de vidéos diffusées sur une chaîne YouTube qui raconte mon périple à travers 9 pays (Hollande, Thaïlande, Corée, Singapour, Japon, Canada, États-Unis, Mexique et enfin Brésil). Mais avant, je commence par un premier combat professionnel en pancrace au 100% Fight point de départ du tour du monde des arts martiaux. Et c’est une victoire. Puis j’alterne les hauts et les bas. Les réussites et les difficultés. 

100% Fight, Atch, MMA

100% Fight, Atch, MMA

Je n’en partagerai que quelques-unes ici : d’abord en Hollande, juste après ma victoire, me voilà parti au Mike’s Gym, haut lieu du kickboxing mondial où des grands noms comme Badr Hart, Melvin Manhoef, Massaro Glunder et Gokhan Saki se sont entraînés. J’arrive un certain Jeudi, jour de sparring. Alors que l’on se rend à l’académie, je sens une tension qui s’élève de plus en plus. Mes coéquipiers laissent s’installer un silence de mort comme du bétail qui se dirigerait à l’abattoir. Nous arrivons. De brèves salutations de rigueur et tout le monde se préparent dans ce même silence (je ne savais pas qu’en plus un recruteur du Glory serait dans la salle ce jour-là : pas de chance…). Les sparrings commencent et me voilà face à des tueurs en pieds-poings. Premier combat ou presque, je fais face à Cédric Manhoef (petit frère de Melvin) : feinte de jab puis crochet dans la tempe et me voilà KO debout. Je continue tant bien que mal, les combats s’enchaînent (à ce stade on ne peut pas vraiment parler de sparring). Remise en question totale : qu’est-ce que je fais ici ? Est-ce que mon rêve de devenir combattant professionnel en MMA est accessible ? Devrais-je arrêter immédiatement ? 

Max Muay Thaï

Max Muay Thaï

Mais je continue. Je me rends en Thaïlande où je combattrai au Max Muay Thaï l’emportant par TKO. Me voilà au plus haut. En Corée, je m’entraîne à la Korean Top Team, une équipe d’un niveau exceptionnel où je côtoie les amateurs et les semi-pros. Je comprends que le niveau n’est pas le niveau français et que mon Sherdog nouvellement acquis au 100% Fight sera davantage une entrave qu’un appui (il m’empêche de combattre dans un événement, autre que professionnel). Par la suite ça sera Singapour puis le Japon à dormir dans l’académie, le Canada à m’entraîner au Tristar Gym de Firas Zahabi, club du légendaire George Saint-Pierre. Puis Albuquerque à la Jackson Wink d’un certain Jon Jones. Ensuite Mexique et enfin le Brésil où je déciderai de rester. 

  

Je ne vais pas vous faire une retranscription écrite de cette épopée. Vous retrouverez une playlist sur ce lien. 

Toujours est-il qu’à la suite de ce tour du monde, je m’installe au Brésil. Je continue ma progression. Je m’entraîne aux côtés de grands noms comme Alex Perreira, actuel champion middleweight de l’UFC, tombeur d’Adesanya ; de Marcos Breno, combattant du Bellator ; Reginaldo Vieira, vainqueur du TUF… Je combats dans toutes les disciplines : boxe, kickboxing, MMA. Je gagne, je perds. Et je monte le MMA Camp Brazil pour faire partager mon expérience à mes stagiaires pour qu’ils évitent les pièges dans lesquels je suis tombé.

Alex Poatan Perreira, champion Middleweight de l'UFC.

Alex Poatan Perreira, champion Middleweight de l’UFC.

Piège principal, qui encore récemment me posait problème : la méthodologie. Fuyez les lieux où les coaches manquent de structure. S’il l’on doit s’inspirer de sports olympiques à l’image de la boxe, du judo ou de la lutte, c’est sur ce sujet. On ne progresse pas uniquement avec des sparrings durs ou en additionnant les techniques non maîtrisées. Il faut driller encore et encore pour tout ancrer dans notre mémoire musculaire : faire 1000 jabs par semaine, 400 fauchages, 300 double legs… On doit réaliser des sparrings thématiques pour mettre en application ce que l’on a appris, réactiver les connaissances à intervalle régulier, se préparer physiquement et mentalement pour la performance Je n’ai pas encore la recette parfaite, mais j’y travaille. 

Tout ça pour dire : je combats le 11 mars prochain. J’y vais pour gagner. Pour réaliser mon rêve d’affronter un top 10 français. Pour me prouver que j’appartiens à cette élite. 

Je travaille tous les jours pour ça depuis presque 20 ans. Et j’aide mes stagiaires à faire de même. À réaliser leur rêve d’une pratique sportive d’un amateur de haut niveau, ou d’une pratique de performance d’un athlète professionnel. 

Suivez mon combat ici et venez me voir au MMA Camp Brazil.